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COLLOQUE
"KALEIDOSCOPIC NABOKOV"
- Récupérations critiques : la recherche nabokovienne en FranceUniversité Marc
Bloch, Strasbourg, Département d’études anglaises et nord-américaines
17-18 octobre 2008
Invité d’honneur : Maurice Couturier (Université de Nice)
Organisatrices : Lara Delage-Toriel et Monica Manolescu-Oancea
Contacts : Lara Delage-Toriel (ldelage@umb.u-strasbg.fr) et Monica Manolescu-Oancea (monica.manolescu@umb.u-strasbg.fr)
Dessin de Vladimir Nabokov
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Dans le cadre de l’équipe
d’accueil 2325 du Département d’anglais de l’Université Marc Bloch, ce
colloque interdisciplinaire se propose de rassembler des enseignants, des
traducteurs, des écrivains et des doctorants provenant de disciplines et départements
différents (russe, anglais, littérature comparée) qui s’intéressent à
Nabokov en France, pour donner ainsi l’image du kaléidoscope
des études nabokoviennes. La notion de « kaléidoscope » nous a
paru particulièrement appropriée dans la mesure où l’écriture de Nabokov,
en perpétuelle migration, a traversé le 20ème siècle et les continents, les
mouvements littéraires (du modernisme au post-modernisme) et l’histoire
politico-sociale, en articulant les multiples facettes d'un monde en mutation.
En outre, la fiction de Nabokov se situe à la croisée des nombreux domaines de
connaissance auxquels il s’est adonné: écriture (roman, nouvelle, poésie,
théâtre) et traduction, histoire de l’art, entomologie et jeu d’échecs.
De sorte qu’il existe pour chacun d’entre nous, pourtant spécialistes, un
Nabokov invisible, fuyant ou difficilement accessible, une zone blanche et mystérieuse
que nous aimerions pouvoir explorer et à laquelle l’Autre angliciste,
slavisant ou comparatiste a peut-être plus facilement accès. Nous proposons
une traversée et une cartographie du continent Nabokov, territoire de
contrastes linguistiques et de dualités littéraires et scientifiques, « a
crazy quilt » (tels les Etats-Unis vus par Humbert dans Lolita) qui
nous met souvent à l’épreuve en raison des compétences distinctes qu’il
mobilise et que souvent nous ne possédons qu’en partie. Pour les anglicistes,
qui se délectent de son anglais « de deuxième main » (selon son
aveu dans la Postface à Lolita : « a second-rate brand of English »),
le Nabokov russe est souvent accessible uniquement en traduction. Pour les littéraires,
ses théories scientifiques restent largement obscures et hermétiques.
L’axe central du colloque
est la récupération critique de l’auteur par les différents départements
et courants critiques, mais aussi à travers la traduction et l’enseignement.
L’idée de récupération convoque une constellation de problématiques liées
à l’appartenance de Nabokov aux littératures nationales (littérature russe
et/ou américaine?), à sa classification par des approches critiques étonnement
divergentes (écrivain humaniste dans la grande tradition culturelle russe,
styliste coupé de toute réflexion sociale, écrivain postmoderne qui brasse
les genres, les langues et les intertextes des prédécesseurs, écrivain métaphysique
dont le thème dominant serait la survie de la conscience individuelle), à son
étude nécessairement fragmentaire au sein de départements différents (russe,
anglais, littérature comparée), qui n’entrent jamais en dialogue.
Voici quelques-unes des pistes de réflexion proposées
aux communicants autour du concept de récupération:
·
Projeter Nabokov dans
une dynamique du type « Est-Ouest et retour »: écrivain russe, écrivain
américain, écrivain français?
·
Chercher à saisir
son appartenance pluriculturelle, plurilinguistique et par conséquent
interdisciplinaire
·
Nabokov à la croisée
des courants littéraires, ainsi qu’à la croisée de la littérature et de la
science
·
Les langues de
Nabokov : bilinguisme et trilinguisme
·
Enseigner Nabokov
·
Traduire Nabokov,
Nabokov traducteur : fidélité et écart
·
De quelle manière
sommes-nous conditionnés/enrichis par nos domaines linguistiques et littéraires
respectifs, par les cadres théoriques et critiques de notre horizon
disciplinaire?
·
Quelles sont les
mutations subies par la réception critique avec le retour de Nabokov au sein de
l’héritage littéraire russe après 1990?
Il serait sans doute naïf de penser qu’une telle rencontre kaléidoscopique
pourrait nous offrir un Nabokov de la plénitude dont les différents morceaux
seraient enfin recomposés. A défaut de produire une apothéose utopique, un
colloque de ce genre pourrait faire resurgir des spécificités d’approche et
mettre en évidence des perspectives différentes. Ce colloque ne fournira peut-être
pas des réponses précises, mais il parviendra sans doute à trouver les éléments
d’une réponse à cette question essentielle : « Quel est ce
Nabokov autour duquel nos esprits papillonnent? Quel est ‘notre’
Nabokov ?». Cette manifestation est le premier jalon dans un itinéraire
d’ouverture vers un dialogue au sein des recherches nabokoviennes –
d’abord en France, puis au niveau européen et international.
Participants et titres des
communications
René Alladaye (Université Toulouse – Le Mirail, anglais) – « “The soft detonation of recognition” : Quelques aspects de la réécriture de Lolita dans Eclipse de John Banville »
Marie Bouchet
(Université Toulouse – Le Mirail, anglais) – « Hybridity and Mimicry:
Two Notions for A Possible Approach to Kaleidoscopic Nabokov »
Géraldine Chouard
(Université Paris 9 – Dauphine, anglais) – « Speak, Memory ou
le temps des images »
Yannicke Chupin (Université
de Franche-Comté, anglais) – « Ada ou l’ardeur, une chronique littéraire
ou les formes traditionnelles du roman revisitées »
Maurice Couturier
(Université de Nice, anglais) – conférence d'ouverture, « La
Réception de Nabokov en France: Interprétation ou récupération ?
Chloé Deroy (Université de Tours, littérature comparée) - « L’Inceste érudit dans Ada »
Agnès Edel-Roy
(Université Paris 3, russe et littérature comparée) – « Vladimir
Nabokov aujourd’hui ou ‘la démocratie magique’ »
Alexia Gassin
(Université Paris 4, doctorante, russe) – « Vladimir Nabokov et le cinéma
expressionniste allemand »
Laurence Guy (Université
d’Aix-en-Provence, russe) – « Polenka et le demi sourire de la Russie
à un jeune barine : une interprétation junguienne de la nymphette »
Jacqueline
Hamrit (Université de Lille, anglais) – « The
Ordeal of Undecidability in Lolita »
Anne-Marie Lafont
(Université Paris 4, doctorante, russe) – « Figure féminine et
histoire érotique dans les romans russes de Vladimir Nabokov »
Déborah Lévy-Bertherat
(ENS Ulm, littérature comparée) – « Ecueils de la traversée Est-Ouest :
le cas Pnine »
Didier Machu
(Université de Pau, anglais) – « Aspects de la décapitation chez
Vladimir Nabokov »
Sonia Philonenko
(Université de Strasbourg, russe) – « Vladimir Nabokov traducteur de
Lewis Carroll »
Isabelle Poulin
(Université de Bordeaux, littérature comparée) – « Vladimir Nabokov
‘l’ami de Rabelais’. Enjeux d’une approche plurilingue de la littérature »
Tatiana Victoroff
(Université de Strasbourg, littérature comparée) – « L'écheveau
de Sirine: les paradoxes du théâtre nabokovien »
The
English Department of the University of Strasbourg
"KALEIDOSCOPIC
NABOKOV"
Critical
Retrievals: The State of Nabokov Studies in France
October
17-18, 2008
Keynote speaker: Maurice Couturier (University of Nice)
Organizers:
Contact: Lara Delage-Toriel (ldelage@umb.u-strasbg.fr) and Monica Manolescu-Oancea (monica.manolescu@umb.u-strasbg.fr)
This interdisciplinary conference, hosted by the English Department of the
University of Strasbourg and its Research Group 2325, aims to produce an image
of Nabokovian research in France –
Nabokov’s French kaleidoscope –
by gathering together those teachers, translators, Ph. D. students and
researchers from different departments and fields in France (Russian, English,
Comparative Literature) who share an active interest in Nabokov.
The concept of “kaleidoscope” seems to characterize Nabokov in a
particularly appropriate way, since his texts travelled across the 20th
century and the continents, across literary movements (from modernism to
postmodernism) and socio-political history, reflecting the various facets of a
changing world. Moreover, Nabokov’s
work stands at the crossroads of several domains to which he devoted himself:
writing (novels, short fiction, poetry, drama) and translation, art history,
entomology, chess. Consequently, for every one of us, albeit specialists, there
lies in shadow an invisible or fleeting Nabokov, a mysterious and white zone
that we long to fathom and which may be more easily accessed from other shores –
English, Russian, etc.
We shall be inviting all our participants to cross and map the Nabokov
continent, a territory riddled with linguistic contrasts as well as literary and
scientific dualities, “a crazy quilt” –
just like the United States, seen through Humbert’s
gaze in Lolita –
which challenges us because of the gamut of competences it brings into play. For
the English specialists, who revel in his “second-rate brand of English” (as
our author has it in his afterword to Lolita), the Russian Nabokov is
often available only in translation. For literary scholars, his scientific
theories remain largely obscure and hermetic.
The guiding topic of this conference is Nabokov’s critical retrieval by
various academic departments and critical trends, but also through translation
and teaching. The concept of retrieval calls to mind a whole series of related
themes having to do with Nabokov’s
place within various national literatures (Russian and/or American), to his
widely diverging descriptions by various critical approaches (Nabokov as a
humanist writer in the Russian tradition, Nabokov as a stylist who is supremely
indifferent to social issues, Nabokov as a postmodern writer who operates
complex mixtures of genres, languages and intertexts, Nabokov as a metaphysical
writer whose main theme would arguably be the survival of individual
consciousness), to the necessarily fragmentary analysis of his texts by various
departments in France who rarely, if ever, manage to communicate (Russian,
English, Comparative Literature).
Here are some topics that will be considered:
· Nabokov East-West and back: Nabokov as a Russian/American/French writer?
· Nabokov’s plurilinguistic and multicultural (therefore interdisciplinary) character
· Nabokov at the crossroads of literary movements/at the crossroads of literature and science
· Nabokov’s languages: bilingualism and trilingualism
· Teaching Nabokov
· Translating Nabokov, Nabokov as a translator: faithfulness and betrayal
· In what ways are we conditioned/enriched by our linguistic and literary academic fields, by the theoretical and critical frameworks that are inherently present therein?
· What are the transformations undergone by Nabokov’s critical reception once his work became part and parcel of the Russian literary heritage after 1990?
It would probably be naïve to believe that such a kaleidoscopic gathering might
yield the full Nabokov by piecing together his tessellated self. Rather than
reach a utopian apotheosis, this conference could bring into relief that which
makes each approach specific and valuable, while pointing towards novel
perspectives. Our intention has been to avoid imposing a theme, hoping that such
latitude would foster as many questions and answers as possible, and enable
speakers to embark on new grounds, untrammelled by the usual constraints of a
conference. We cannot expect this conference to furnish specific answers, but we
do hope it will uncover at least a few precious nuggets towards an understanding
of this fundamental question: “Who is this Nabokov we all hover around? Who is
‘our’ Nabokov?”. This event is a first step towards a broader itinerary
which will encourage various, more or less distant, Nabokovian research areas to
meet and converse –
first in France, then on a European and international scale.
Participants and titles
René Alladaye (University of Toulouse, English department) – « “The soft detonation of recognition” : Quelques aspects de la réécriture de Lolita dans Eclipse de John Banville »
Marie
Bouchet
(University of Toulouse, English department) – « Hybridity and Mimicry:
Two Notions for A Possible Approach to Kaleidoscopic Nabokov »
Géraldine Chouard
(University of Paris 9, English department) – « Speak, Memory ou
le temps des images »
Yannicke Chupin (University
of Franche-Comté, English department) – « Ada ou l’ardeur, une
chronique littéraire ou les formes traditionnelles du roman revisitées »
Maurice
Couturier
(University of Nice, English department) – opening lecture, « La
Réception de Nabokov en France: Interprétation ou récupération ?
Chloé Deroy (University of Tours, Comparative Literature department) - « L’Inceste érudit dans Ada »
Agnès Edel-Roy
(University of Paris 3, Russian and Comparative Literature) – « Vladimir
Nabokov aujourd’hui ou ‘la démocratie magique’ »
Alexia Gassin
(Université Paris 4, Ph. D. student, Russian department) – « Vladimir
Nabokov et le cinéma expressionniste allemand »
Laurence Guy
(University of Aix-en-Provence, Russian department) – « Polenka et le demi
sourire de la Russie à un jeune barine : une interprétation junguienne de
la nymphette »
Jacqueline Hamrit (University of Lille, English department) – « The Ordeal of Undecidability in Lolita »
Anne-Marie Lafont
(University Paris 4, Ph. D. student, Russian department) – « Figure féminine
et histoire érotique dans les romans russes de Vladimir Nabokov »
Déborah Lévy-Bertherat
(Ecole Normale Supérieure Ulm, Comparative Literature Department) – « Ecueils
de la traversée Est-Ouest : le cas Pnine »
Didier Machu
(University of Pau, English department) – « Aspects de la décapitation
chez Vladimir Nabokov »
Sonia Philonenko
(University of Strasbourg, Russian department) – « Vladimir Nabokov
traducteur de Lewis Carroll »
Isabelle Poulin
(University of Bordeaux, Comparative Literature department) – « Vladimir
Nabokov ‘l’ami de Rabelais’. Enjeux d’une approche plurilingue de la
littérature »
Tatiana Victoroff
(University of Strasbourg, Comparative Literature department) – « L'écheveau
de Sirine: les paradoxes du théâtre nabokovien »
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©2008 Monica Manolescu-Oancea. Dernière mise à jour : 24 septembre 2008.